vendredi 13 mars 2020

CET AVORTEMENT QUE L’ON M’A IMPOSÉ



 Tel était le titre de l’émission « Ça commence aujourd’hui », diffusée sur France 2, le 23 janvier 2020. Animatrice : Faustine Bollaert. Conseillère : Christèle Albaret. Témoins : Adam, Katia et Carole.

On peut savoir, gré à l’antenne du service public, d’avoir donné la parole « sans tabou », à trois victimes des usages actuels. Promesse tenue, même si l’animatrice coupe parfois un peu trop vite la parole, pour reformuler ou précéder la pensée des témoins, et de ce fait, l’orienter un peu (excusant même, par hypothèse, la partie adverse — hochement de tête de la thérapeute). On assiste aussi à l’exercice imposé de la Psycho patricienne, invitant nécessairement à la déculpabilisation (allant jusqu’à chercher dans l’enfance d’Adam un insoupçonné traumatisme, expliquant sa sensibilité à l’injustice) et prenant soin finalement de relativiser ces expériences personnelles traumatisantes, par rapport à l’ensemble des situations supposées bien vécues – un certain nombre le seront moins, après cette émission. 

Car les témoignages sont bien là, et très éclairants en soi. Ils sont propres à avertir les jeunes consciences des manipulations dont elles peuvent être victimes (Mme Albaret le confirme lors d’un échange) et de la dureté du cœur humain, lorsque ses intérêts immédiats sont en jeu. Adam a parlé le premier, voulant faire savoir à quel point l’homme peut souffrir de la privation d’un être qu’il désirait profondément. Il met en évidence de façon très convaincante l’injustice d’avoir été dépossédé de la relation de confiance qu’il avait avec son amie. Tout cela par la faute d’un Planning Familial isolant cette dernière pour mieux diriger sa conscience (c’est nous qui traduisons). Adam garde la blessure, est-il attesté lors de l’émission. Il aura du mal à la voir se refermer, à moins de remettre en cause la présentation idyllique, faite par la Psycho praticienne, de cette institution, censée « conseiller de façon neutre, sans notion de jugement », aussitôt démentie par ce que cet homme expose de son histoire. 

Toutefois, par son témoignage, il conteste la loi qui donne à la femme la propriété exclusive de l’enfant porté. Il a eu cette affirmation : « Un homme, il avorte aussi, lorsque sa conjointe avorte ». On aimerait pouvoir dire à Adam que Dieu est d’accord avec lui, sur l’injustice qu’il a subie, lui qui a formé l’homme et la femme pour être en vis-à-vis l’un de l’autre, non pas pour être soustraits l’un à l’autre... du moins, par et dans le mariage, absent de toutes les situations ici présentées ; faiblesse et injustice fondamentale d’une société qui laisse ses enfants s’engager imprudemment. 

Cela appelle la repentance et il faudrait que quelqu’un en instruise cet homme blessé. Katia a tellement souffert, de la dureté de son compagnon, quant à elle. « C’est clair et net, je n’en veux pas », « C’est soit moi, soit le bébé » ! Elle s’est longuement exprimée, démontrant comment une âme pure, aimante, croyant être aimée, peut être tourmentée par un acte si contraire à son attente. Forcée à l’émotion par cette exposition publique, elle a des mots très forts, comme de s’être sentie abandonnée, trahie par celui qu’elle aimait « Il y avait une telle douleur, tristesse en moi ». Elle s’entend encore penser : « Je l’aime déjà ce bébé et je dois faire un choix... ! ». 

Puis, après l’écho de datation durant lequel elle entend le petit cœur battre : « Je vais tuer quelqu’un, c’est juste horrible ! ». Et, à propos du concubin : « Je l’ai haï ». Après cela, amenée aux portes du mariage, Katia a réalisé l’impasse dans laquelle la division entre elle et son concubin l’avait amenée. Le mariage n’a pas eu lieu. Elle est désormais autrement mariée et maman d’une petite fille, son « deuxième enfant » dit-elle, cela, malgré un début de cancer du col de l’utérus. Elle en espère un troisième « Si Dieu le veut », lâche-t-elle ! Carole parle moins longtemps ; elle exprime moins l’émotion, déjà largement manifestée par Katia. Elle est suivie par un psychologue. Son parcours est plus complexe. Elle aussi s’est trouvée enceinte, par accident de pilule, heureuse, avec l’espérance de fonder une famille avec l’homme qui semblait l’aimer sincèrement. Mais non ! 

De façon plus subtile au début, puis catégorique, l’amant établit l’impossibilité de garder cet enfant : « C’est l’enfant ou c’est moi ». Elle raisonne, est confuse, se sent perdue. Conseillée de garder l’enfant par son médecin traitant, qui la connaît bien, elle se sent pourtant contrainte à abandonner la vie nouvelle qui se présente, pensant ne pas pouvoir assurer le bonheur de l’enfant. Elle choisit d’être avortée en étant endormie, ne voulant aucun souvenir de ce moment (elle sait par des amies, et Katia, qui a subi l’IVG par médicament, vient de le confirmer, combien ce moment est traumatisant). 

Alors, durant une année l’amour semble plus fort entre Carole et son ami, sujet de l’avortement mis sous tabou. Hélas, la relation s’éteint et Carole subit de plein fouet, dans son corps qui grossit, le regret de sa grossesse interrompue. Désormais, à 38 ans, célibataire, elle veut absolument un enfant, ayant déjà tenté une FIV. Sa vie est en danger, étant sous anti coagulant (elle a fait des thromboses et une embolie), elle devra être surveillée en permanence, mais elle le veut tellement. Avant cet évènement, on voudrait souhaiter à Carole de rencontrer l’amour, contre lequel elle semble s’être prémunie. 

Rappel en début d’émission : 220 000 IVG sont pratiquées en France chaque année. Pasteur Jean Pira Lien (direct, temporaire, en France seulement : https://www.france.tv/france-2/ca-commenceaujourd-hui/1148097-cet-avortement-que-lon-m-a-impose.html Sur YouTube : https://www.youtube.com/ watch?v=Fs0NtIxxsUw https://www.youtube.com/watch?v=cHZYMTpoo9c 

Réaction : Merci pour le lien concernant l’émission sur les IVG forcées, c’était super intéressant d’avoir aussi le point de vue d’un homme. Et l’on entend bien dans son témoignage que le Planning Familial a induit la décision de sa jeune compagne. Je me sens tellement heureuse d’avoir accueilli ma belle Év...,même si mon âge et ma situation ne me permettaient pas forcément un accueil idéal. Quel plaisir de la voir aujourd’hui jeune adulte poursuivant ses études de Droit, avec un adorable fiancé dans sa vie. I.B.Z. NDLR : À cette occasion, nous avons relancé notre pétition «  Pas d’avortement sous contrainte », sur change.org.